Tes erreurs de facturation : pourquoi tu n’arrives pas à vivre de l’illustration ?

Tes erreurs de facturation : pourquoi tu n’arrives pas à vivre de l’illustration ?
19 juin 2023 Marie Bambelle
In Artrepreneuriat

Je reçois régulièrement dans mes DM des messages d’illustratrices et d’illustrateurs qui me disent : “ Je suis lancé-e depuis X temps, j’ai des commandes mais je n’arrive pas à vivre de l’illustration, je ne comprends pas pourquoi”.

Généralement, il me suffit de quelques questions pour comprendre que le problème vient surtout des prix qui sont pratiqués par la personne. C’est pour ça que j’ai décidé de te parler du sujet épineux de la facturation et du calcul des prix de tes illustrations.

Pour t’aider à y voir plus clair, j’ai listé les 8 erreurs de pricing que je rencontre le plus souvent chez les illustrateurs et les illustratrices.

Les 8 erreurs que tu fais (peut-être) et qui t’empêchent de vivre de l’illustration

Erreur n°1 – Faire tes devis au doigt mouillé

L’erreur la plus courante que je constate chez les illustrateur-ices qui me contactent, c’est cette tendance de donner un prix immédiatement après avoir reçu une demande de devis, parfois sans même en savoir plus sur ce que le client a en tête.

Sauf que faire ça, c’est l’assurance de donner un prix trop bas (environ 800% du temps selon une étude menée par Marie B.).

Parce que crois moi, tu auras TOUJOURS tendance à sous-estimer le temps que tu passes sur un projet, tu oublieras de compter certaines tâches (comme par exemple l’appel de brief) … Et surtout, ton syndrome de l’imposteur risque de passer par là et de te faire dire un prix bien plus bas que le prix qui serait juste pour toi.

Et donc, si tu réponds un peu au pif, du tac au tac et sans prendre le temps de la réflexion… Tu te retrouves à devoir honorer des commandes qui te prennent plus de temps que prévu et qui ne te paient pas assez.

Le risque à terme, c’est de bosser non-stop sans arriver à joindre les deux bouts et sans pouvoir ni te payer ni payer tes charges.

Erreur n°2 – Ton tarif horaire est trop bas

Encore une fois, on parle de quelque chose que tu n’aurais pas assez travaillé et réfléchi en amont. Un taux horaire qui te permette de vivre de l’illustration, ça se calcule soigneusement en fonction de tes charges, de tes besoins et de ta vie rêvée.

Et je parle d’expérience !

Parce que la première fois que j’ai dû annoncer un taux horaire à une cliente, qu’est-ce que j’ai fait ?

J’ai dit un peu au pif, j’ai estimé. Et bien entendu, c’était beaucoup trop bas (environ 35€/h hahaha !) et je m’en suis mordu les doigts.

Du coup pour la mission suivante, je suis allé regarder sur Malt les tarifs des autres. Sauf que ça non plus ça ne fonctionne pas ! Parce qu’un bon taux horaire, c’est un taux qui est adapté à TA vie, à TES besoins. Pas à ceux des autres.

Donc le fixer en te basant sur ce que tu vois chez les voisins, ce n’est pas du tout l’assurance de pouvoir en vivre !

(Sans oublier que copier les prix des autres, c’est embarquer avec toi leurs propre blocages liés à l’argent !)

Erreur n°3Tu n’as pas de grille tarifaire

Si tu ne sais pas ce que c’est, une grille tarifaire est un outil très utile pour calculer tes devis. Ça se présente le plus souvent sous la forme d’un tableau qui regroupe le prix de tes principales prestations ainsi que :

  • l’estimation du temps de travail que tu passes sur chaque tâche
  • tes taux horaires (oui, tu dois en avoir deux : un de base et un “de rêve”)

Les avantage de te créer une grille tarifaire sont très nombreux :

  • Tu gagnes énormément de temps sur le calcul de tes devis
  • Réduire ta charge mentale parce que tu ne te prends plus la tête en te demandant quoi facturer et à quel prix
  • Tes décisions sur tes prix sont facilitées car elles sont prises hors des moments de stress et de doute.
  • Tu connais ton seuil de rentabilité
  • Les négociations avec tes clients sont beaucoup plus faciles car tu as les chiffres sous les yeux (et les chiffres ne mentent jamais)

Ne pas en avoir est l’une des erreur MAJEURES qui t’empêchent de pricer correctement tes illustrations.

Erreur n°4 – Tu ignores la valeur de ton seuil de rentabilité

Le seuil de rentabilité, c’est la somme en dessous de laquelle travailler te coûte littéralement de l’argent.

Par exemple, quand tes charges horaires (tes charges mensuelles ramenées à l’heure) sont plus chères que ce que la mission va te rapporter.

Ça craint non ?!

Alors je sais que ça fait peur les chiffres.

Je sais que peut-être tu n’oses même pas faire le calcul parce que tu penses que quand tu vas voir le montant … Tu vas être horrifiée et te dire : “Mon dieu, c’est bien trop cher, je n’oserais jamais facturer ça ! Mais si je ne le fais pas, alors je n’arriverais jamais à vivre du dessin !”. Je le sais parce que plusieurs élèves sont venues à moi dans cette situation.

Du coup, je sais aussi que c’est beaucoup plus confortable de garder la tête dans le guidon. Plus confortable de prendre plein de missions pour avoir l’impression d’être débordé-e et de faire rentrer plein d’argent.

C’est plus confortable de rester dans le flou plutôt que d’affronter les chiffres et de te rendre compte que :

  • tu as désespérément besoin d’augmenter tes prix
  • travailler te COUTE de l’argent.

Mais crois-moi, connaitre ton seuil de rentabilité est TRÈS important pour savoir quand refuser une mission, quand dire à un client que tu ne veux pas travailler avec lui.

Erreur n°5 – Tu baisses tes prix quand un client te dit que c’est trop cher

Si tu débutes, peut-être que tu n’es pas sûr-e de toi.

Alors quand un-e client-e te dis “c’est trop cher” (peut être même avant, sacré syndrome de l’imposteur !), tu baisses le prix pour lui ou elle. Peut-être que tu te dis :  “Il vaut mieux baisser mon prix plutôt que de ne pas avoir la mission”.

Mais attention : leçon de vie :

Il y a certaines missions que tu ne devrais pas accepter, que personne ne devrait accepter. Refuser une mission qui paie mal, c’est une manière d’éduquer les clients et de leur faire comprendre que non, certains prix ne sont simplement pas OK.

Rappelle toi : tu est CHEF-FE D’ENTREPRISE et il n’y a qu’une seule personne qui fixe tes prix, c’est TOI. Pas tes clients.

Erreur n°6 – Facturer moins cher parce que tu débutes

Tu es capable de réaliser ce que te demande ton client ? Alors tu fais payer un vrai prix pour ton illustration. Même si tu “débutes”. Les clients achètent tes compétences, pas ton âge, pas tes diplômes, pas ton expérience.

Ils achètent tes compétences d’illustratrice ou d’illustrateur.

Donc rien ne justifie que tu factures moins cher parce que tu débutes. Parce que tes charges, elles, sont les mêmes que celles d’un-e artiste avec une plus longue expérience !

Erreur n°7 – Accepter de travailler au rabais (voire gratuitement)

Il m’arrive assez régulièrement d’être contactée par une marque ou un évènement qui me demandait de créer des visuels.

Mais au moment de discuter du devis :

“ Ah mais on pensait que comme c’est pour la bonne cause, vous travailleriez gratuitement”

“Malheureusement, à notre très grand regret, on n’a pas de budget pour payer les artistes. Mais ça te fera une belle visibilité hein !”.

Tu te doutes de ma réponse non ?

Pas d’argent, pas d’illustratrice. (oui bon je mets les formes quand même !)

Et ça devrait être ta réponse aussi.

(à moins que ce ne soit TOI qui ait contacté la marque ou que la cause te tienne particulièrement à cœur.)

Parce que rappelle-toi : tu as une entreprise, pas un hobby. Et ce n’est pas parce que ce n’est “que de l’art” que ça ne doit pas être payé au même titre que toutes les autres compétences. Parce que crois moi, les autres prestataires de services sont payés EUX.

Erreur n°8 – Ne pas négocier tes contrats et tes devis

Ne pas négocier quand les clients te disent des trucs comme “c’est un peu au dessus de notre budget”, c’est une erreur qui peut te couter des centaines, voir des milliers d’euros chaque année.

Attention ! Je ne parle pas d’un client qui te dit “c’est trop cher” et qui n’a aucun budget illustration.

(ceux là tu les dégages, voir l’erreur n°5).

Non, là je te parle d’un client qui te dit : “On avait plutôt pensé à [tant d’euros]” et la somme annoncée est honnête et dans ta fourchette de négociations.

Parce qu’un client qui négocie ne remet pas forcément en question tes tarifs. Il t’informe qu’il est intéressé mais qu’il n’a pas le budget pour le projet que tu lui propose. C’est à ce moment là que tu dois revoir ton offre pour lui faire une proposition adaptée à son budget tout en respectant ton temps et tes tarifs !

Alors apprendre à négocier et à faire des propositions adaptées, c’est vraiment hyper important !

Rappels pour conclure

Voilà, c’était les 8 erreurs à ne pas faire quand tu factures tes illustrations. Pour terminer cet article, j’aimerais te faire quelques rappels :

  • C’est OK d’être “trop chèr-e” pour certaines personnes.  Même si ces personnes font partie de ta famille ou de tes amis.
  • Ne te fie pas à ce que tu vois sur les réseaux sociaux. La plupart des artistes n’ont aucune culture de la rentabilité, aucune notion de compta. Donc ne te bases pas là dessus pour fixer tes prix ou penser qu’iels vivent de leur art.
  • la seule personne à fixer tes prix, c’est toi. Je sais, je l’ai déjà dit.

A présent tu as toutes les cartes en main pour fixer le prix de tes dessins correctement !

Si tu as besoin d’aide pour certaines étapes, je te conseille vivement de rejoindre Monet Mindset ! En moins de 2h, tu auras appris à fixer des prix qui te permettent de vivre de l’illustration. Et ça même si tu n’as AUCUNE notion de compta, promis !

bandeau monet mindset l'atelier pour les artistes qui veulent vendre leurs oeuvres au juste prix (de leur vivant).

 

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