On ne va pas se mentir : quand on débute dans l’illustration, le plus difficile, c’est de trouver le temps de dessiner. Ainsi, ajouter un nouveau hobby dans son emploi du temps peut paraitre compliqué, voir impossible (même si on rêve de le voir se transformer en nouvelle carrière). Mais ne vous laissez pas décourager ! Car heureusement pour nous toutes, des solutions existent pour donner à l’art toute sa place dans nos journées.
Les solutions pour trouver le temps de dessiner
Planifier
1 – Faire un état des lieux de son planning
La première chose à faire quand on veut trouver le temps de dessiner, c’est de se poser quelques minutes et d’examiner son emploi du temps sur une journée, puis sur une semaine.
Ensuite, il faut se poser certaines questions :
- qu’est-ce qui est essentiel ?
- qu’est-ce qui peut sauter ?
- cette tâche doit-elle vraiment être effectuée par moi ou quelqu’un d’autre pourrait le faire ?
Si vous avez des difficultés à déterminer si une tâche est vraiment essentielle, voici quelques questions supplémentaires à vous poser :
- est-ce plus essentiel pour moi que de trouver le temps de dessiner ?
- Qu’est-ce qui se passerait si je la reportais à demain ?
- Ou si je batchais ?
- Ou si quelqu’un d’autre la faisait ?
Une fois ces bases établies, on obtient (normalement) un emploi du temps A TROUS ! Et c’est là que le vrai boulot commence.
(Si ce n’est pas le cas et que toutes vos tâches vous paraissent essentielles, continuez à lire, la suite de l’article va vous aider.)
2 – Pour trouver le temps, remplir les trous
Maintenant, il ne vous reste qu’à décider des moments où vous allez dessiner, et à vous y tenir.
Et J’INSISTE sur ce dernier point.
Notez bien les créneaux AU STYLO dans votre agenda.
Car ce créneau est aussi légitime qu’un autre.
Votre temps de dessin n’est pas moins important qu’autre chose. Pas plus, mais pas moins.
Et ATTENTION ! Ce n’est pas parce que c’est quelque chose qui ne rapporte pas d’argent que c’est ce qui doit sauter en premier ! Je vous vois les petites malines en plein syndrome de l’imposteur dans le fond !
3 – Préparer ses séances en avance
Bah rien. Pas d’idée.
Et on fini par perdre son temps de dessin si précieux à scroller d’un regard bovin sur Instagram ou Pinterest, dans l’espoir de ranimer la flamme de l’inspiration.
Pour éviter ça, quand j’ai débuté, je trouvais utile d’avoir un plan à suivre. La Marie du passé avait décidé, la Marie du présent exécutait. Moins de nœuds au cerveau, plus d’action.
Par exemple, je me disais :
“Allez ! Cette semaine, j’ai envie d’apprendre à dessiner des portraits/créer des arrières plans/étudier le mouvement“…
Et je me faisais en avance une liste de ce que j’allais dessiner les séances suivantes.
Ça permet d’avoir un but à atteindre, et surtout de progresser à vitesse grand V en dessin.
Et enfin, je vous encourage vivement à vous mettre en place une petite routine et à vous conditionner façon réflexe pavlovien pour pouvoir créer sur demande dès que vous trouvez le temps de dessiner.
Rentabiliser chaque créneau disponible
Par exemple, il est possible de le lever plus tôt, de se coucher plus tard ou encore de dessiner dans les transports en allant/revenant du travail.
Personnellement, quand j’ai décidé d’apprendre le dessin en partant de zéro en 2016, j’ai commencé pendant une période de chômage. J’avais alors tout mon temps pour dessiner et j’en profitais à fond.
Mais très vite, j’ai de nouveau eu un travail salarié, et même deux ! Car à l’époque, je mettais des sous de côté pour partir voyager. Je travaillais alors 14h par jour. Mais je n’ai pas arrêté de dessiner pour autant.
J’ai juste rempli les trous. J’ai donc dessiné dans le train pour aller au travail, sur ma pause de midi, dans le train du retour, pendant les pauses clopes de mes collègues et même le soir en rentrant chez moi.
C’était épuisant, mais j’étais très contente puisque je dessinais.
Pour trouver le temps de dessiner : prioriser
Là, j’aborde un point un peu douloureux pour chacune d’entre nous : la priorisation de nos tâches. Et c’est assez inconfortable parce que ça nous met face à nos responsabilités envers nous-même.
Et notre responsabilité quand on veut se lancer dans l’illustration, c’est de progresser dans notre art. Notre responsabilité, c’est que le DESSIN doit DEVENIR une priorité.
Et c’est surtout admettre que nous avons toutes le choix.
Que dans la vie, TOUT est choix.
Être honnête avec soi-même
C’est surtout applicable quand on dit qu’on n’a “pas le temps”. C’est reconnaitre qu’avoir le temps (PRENDRE le temps en fait) c’est juste choisir ce qu’on en fait, en pleine conscience.
Par exemple, vous avez le choix de décider que quelque chose (ou quelqu’un) dans votre vie est moins important que votre passion pour le dessin. Vous avez le choix de décider de regarder la télé/Netflix ou de dessiner. Vous avez le choix de vous faire passer en premier.
A contrario, si vous ne trouvez pas le temps, c’est que vous avez choisi de décider que certaines choses étaient plus importantes pour vous que de dessiner. Et je ne juge pas, pas du tout. Mais il faut avoir l’honnêteté envers soi même de reconnaitre que si “on n’a pas le temps”, c’est un choix.
Et je vous invite à écouter cet épisode du podcast Change ma vie qui m’a inspiré cet réflexion.
Faire le tri dans ses “obligations”
Avant de commencer cette partie, j’aimerais préciser que je ne porte aucun jugement si vous n’arrivez pas à vous libérer de vos obligations familiales. Nous vivons dans une société qui fait peser la majorité de la charge mentale sur les femmes et déconstruire ces schémas, seule ou en couple est long et compliqué. A ce sujet, je vous invite à écouter cet épisode d’un autre podcast que j’adore : Celle qui coache.
J’ai volontairement mis le mot “obligations” entre guillemets. Car parfois, on a tellement la tête dans le sac qu’on ne se rends pas compte que certaines tâches que nous effectuons au quotidien ne sont, au final, pas si importantes.
Personnellement, c’est le jour où j’ai décidé consciemment que pour moi, dessiner est plus important que faire la vaisselle que j’ai vraiment commencé à travailler sérieusement. Maintenant, c’est la vaisselle, le fusible de mon emploi du temps !
Quand je n’ai pas le temps et que j’ai le choix entre “faire la vaisselle” et “dessiner”, la question elle est vite répondue.
Et il se passe quoi ? Ben rien. Personne n’en meurt si la vaisselle est faite un jour sur deux ou sur trois. Elle sera toujours là après votre séance de croquis la vaisselle ! Mais vous, vous aurez trouvé le temps de dessiner et ça, ça n’a pas de prix.
Apprendre à dire non
Par exemple,” NON je :
- ne peux pas te rendre ce 40e service
- n’irais pas passer chercher les gosses à ta place alors que c’était prévu comme ça ce soir
- n’ai pas passé l’aspi, ça ne me gêne pas si tu le fais.
Bref : non, non, et re-non.
Et de toute façon, quand on est artrepreneuse, on passe 80% de son temps à dire non (à des projets pas rentables, qui ne nous plaisent pas, à des gens intéressés seulement par notre nombre de followers…) pour trouver le temps de répondre aux OUI qui nous font vraiment plaisir.
Alors autant commencer à vous entrainer tout de suite…
Arrêtez le multitasking
Lorsque vous avez arrêté un créneau horaire pour le dessin, vous n’allez pas checker vos mails, vous désactivez les notifications sur les réseaux sociaux, vous ne lancez pas une machine… Vous ne faites QUE dessiner.
Parce qu’en fait, le multitasking n’existe pas vraiment. C’est juste votre cerveau qui saute d’une tâche à l’autre très vite et qui ne se concentre vraiment sur rien. C’est à la fois peu productif et totalement énergivore. De quoi vous pomper toute l’énergie que vous auriez dû consacrer à dessiner.
Éduquer ses proches
Et enfin, voici LE gros sujet. Trouver le temps de dessiner passe SOUVENT (pour ne pas dire TOUJOURS) par éduquer ses proches.
Poser des limites claires
D’abord en leur expliquant que pour vous, ce créneau est non négociable. Que vous ne ferez rien d’autre à ce moment là (sauf urgence vitale bien sûr) et qu’il ne faut pas venir vous interrompre même “Mais c’est juste pour te demander un tout petit truc“.
Spoiler alert : ce n’est jamais vraiment un tout petit truc.
Une astuce pour que ce soit mieux accepté : demandez-leur de considérer ce temps passé à dessiner comme un vrai travail. Ils ne viendraient pas vous chercher au bureau hein ? Alors ils vous laissent tranquille pendant votre créneau de dessin.
Déléguer / laisser faire
Je sais que c’est probablement vous qui portez la majorité de la charge mentale de la maison. Comment je le sais ? parce que toutes les femmes que j’ai interrogées, à la question : “Qu’est-ce qui vous empêche de créer plus ?“, m’ont répondu “M’occuper de la maison/des enfants“.
Girls, I feel you. Mais j’ai envie de vous poser deux questions :
- votre conjoint·e fait-il ou fait-elle sa part ? Si non, c’est le moment de lui refiler une partie du fardeau. Si oui, alors il ou elle peut gérer une heure ou deux, le temps que vous fassiez quelque chose qui vous fait vraiment plaisir.
- que se passerait-il si vous n’étiez pas là ? Ou malade ? La réponse est simple : la maison continuerait de tourner parce que chacun et chacune ferait sa part.
Donc il est temps d’avoir une discussion avec les personnes qui partagent votre vie pour leur expliquer que vous avez besoin de ce temps et qu’ils doivent vous aider à le créer.
A charge de revanche bien sûr. L’idée n’est pas d’abandonner toute la famille pour aller créer seule dans les bois. L’idée est que chaque membre du foyer, VOUS COMPRIS, ait du temps pour faire ce qu’iel aime.
Responsabiliser chacun·e
Et enfin, pour trouver le temps de dessiner tous les jours, il est important de responsabiliser chacun. Les enfants peuvent apprendre à partager les corvées ménagères. Votre conjoint·e aussi.
Lâcher du lest et reporter un peu de votre charge mentale sur les autres ne fera pas de vous une égoïste. Ça fera juste de vous une personne qui se donne les moyens d’essayer de conquérir son rêve.
Et en bonus : trouver son style de dessin plus rapidement
En effet, se créer des habitudes qui nous poussent à nous dépasser et qui nous permettent de donner une vraie place à l’illustration dans notre quotidien va nous faire progresser à toute vitesse. Parce que sinon, qu’est-ce qu’il se passe ? Le dessin devient le fusible de notre emploi du temps.
A la bourre ?
Surmenée ?
Fatiguée ?
Et c’est le dessin qui saute pour faire de la place au reste (ne niez pas, on est toutes passées par là). Mais je vais être honnête, ce n’est pas comme ça qu’on progresse.
Mais si vous trouvez le temps une fois par jour (idéalement) ou quelques fois par semaine, je vous promets que les résultats seront au rendez-vous.
Et vous verrez, ça vaut vraiment le coup.
Et pour vous, c’est facile de trouver le temps de dessiner dans la journée ?
