Art / Illustration : 6 conseils pour te sentir légitime et retrouver confiance en toi

Art / Illustration : 6 conseils pour te sentir légitime et retrouver confiance en toi
9 mai 2022 Marie Bambelle
In Mindset

Le sentiment d’imposture (le fameux syndrome de l’imposteur ou sentiment d’illégitimité) est le problème n°1 que je vois se mettre en travers du chemin des artistes en général et de mes élèves en particulier, quel que soit leur niveau. C’est pour ça qu’aujourd’hui, j’ai envie de te donner des clés pour le repérer, le déraciner, le piétiner et le maintenir dans des limites acceptables.

D’où vient ton sentiment d’illégitimité

Je l’ai expliqué plus en détail dans un autre article, mais le sentiment d’illégitimité peut venir de plusieurs choses :

  • le manque de “formation” : ne pas avoir été en école d’art, ne jamais avoir pris de cours de dessin…
  • l’éducation qu’on a reçu : l’art n’est pas une carrière “sérieuse”, pas un “vrai travail”
  • la société toute entière : le “talent” c’est quelque chose qu’on a ou qu’on n’a pas.

[Lire aussi : Illustratrice : souffre-tu du syndrome de l’imposteur ? ]

Repérer quand ton sentiment d’illégitimité pointe son nez

Et là tu te dis : “C’est bien beau tout ça , mais moi ça va. Je ne souffre pas du syndrome de l’imposteur”.

Tu en es sûr·e ?

Parce que l’une des caractéristiques principale du sentiment d’illégitimité, c’est d’être SOURNOIS. Vraiment sournois et de se cacher dans de petits détails.

Allez, petit exercice. En échangeant avec mes élèves et mes abonné·es sur Instagram (merci de me faire confiance et de me confier des choses si intimes), j’ai recueilli quelques phrases qui reviennent tout le temps.

As-tu déjà prononcé (ou pensé) l’une d’elles ?

  • « Je ne suis pas prête à [insère ici une activité qui te fait vraiment envie] car je dois d’abord [Insère ici une excuse du genre “apprendre blablabla”] »
  • « Je ne suis pas encore assez bonne en dessin pour [les montrer, en vivre, les vendre]… »
  • « Je ne mérite pas d’être payée pour mon travail donc je donne mes illustrations à qui me les demande »
  • « Je ne suis pas légitime pour trouver mon style artistique puisque je ne suis pas professionnelle »
  • “Je ne m’autorise pas à me former car c’est futile”

Et si tu me dis “Ce ne sont pas des excuses, ce sont des faits, je ne suis vraiment pas prête”… Eh bien désolée de te le dire, ça c’est encore une fois ton syndrome de l’imposteur qui parle !

Et crois-moi, vous êtes nombreu·x·ses dans ce cas ! Il n’y a qu’à voir ce que dit Marie Boudon à ce sujet dans l’un de ses posts Insta (lis les commentaires, il m’ont brisé le coeur) :

Pourquoi il faut que tu te libère de ton sentiment d’illégitimité ?

Eh bien déjà, pour des raisons évidentes de bien-être psychologique et mental.

Mais surtout, que tu aies envie d’apprendre à dessiner, de trouver ton style ou bien de te lancer dans l’illustration professionnelle, il faut absolument que tu te libère de ton syndrome de l’imposteur au plus vite et que tu retrouves ta confiance en toi.

Car ses effets secondaires ne sont pas top top, et je parle en connaissance de cause. En effet, j’ai moi-même souffert d’un énorme sentiment d’illégitimité lorsque j’ai commencé à proposer mes services en illustration et ça m’a beaucoup desservie :

  • autosabotage
  • prix trop bas
  • dire oui à toutes les missions (même les bons gros plans foireux qui puent)
  • avoir l’impression d’arnaquer les rares client·es qui me faisaient confiance (alors que pas du tout)
  • me sentir NULLE en comparaison avec toustes les autres illustratrices et illustrateurs que je voyais autour de moi
  • remettre en question tous mes dessins, tous mes progrès et ne jamais être fière de moi.

C’est pour ça qu’il faut absolument que tu retrouves confiance en toi et en tes dessins !

[A lire aussi : 5 conseils pour ne pas se comparer aux autres artistes]

Mes 6 conseils pour te sentir légitime en tant qu’illustratrice / artiste :

Avant de te livrer mes quelques conseils pour t’aider à combattre le sentiment d’illégitimité, garde à l’esprit que le syndrome de l’imposteur ne disparait jamais totalement, et c’est tant mieux.

En effet, il est parfois bénéfique ! Par exemple, il peut souligner les sujets où tu as vraiment besoin de te former. Ou encore il te permet de repérer ce qui te fait profondément vibrer mais dont tu as tellement envie que ça te fait peur (peur de l’échec, du rejet…).

Ceci étant posé, voici comment retrouver ta confiance en toi, en ton art et en tes dessins :

6 conseils pour te sentir légitime en tant qu’illustratrice / artiste

1 – Il n’y a que toi qui peux te donner l’autorisation

L’autorisation de te former (apprendre à dessiner ou trouver ton style artistique), l’autorisation de rêver grand (devenir illustrateurice professionnel·le, être exposé·e à Beaubourg…), l’autorisation de prendre du temps chaque jour pour dessiner

Si tu attends une validation extérieure, arrête tout de suite.

Elle ne viendra jamais.

La seule personne à qui tu dois rendre des comptes, c’est toi-même. Il n’y a donc que toi qui peut te donner l’autorisation de te sentir légitime dans tes désirs, tes actions, ton art.

Et petit rappel pour mes meufs sûres :  ce n’est pas parce que tu es en couple/mère/que des gens comptent sur toi que tu dois faire passer tes envies et tes besoins en dernier ! Ton désir d’avoir du temps pour dessiner chaque jour par exemple, ils sont légitimes. Pas plus que ceux des autres, mais pas moins.

2 – Tu es légitime à partir du moment où tu veux faire ce qu’il faut pour atteindre un objectif

  • « Suis-je légitime à me former alors que je n’en vaux pas la peine ? »
  • « Ai-je la légitimité d’investir en moi-même ? »
  • « Mes dessins ne sont pas encore assez bons »
  • « Si ça se trouve, ce hobby ne me rapportera jamais un sou, je ne pourrais peut-être jamais me lancer dans l’illustration » …

Là encore, ce sont des interrogations que j’ai reçu de la part des élèves avec qui j’ai échangé.

Mais tu sais quoi ?

Personne n’est déjà bon avant d’entamer une formation. C’est à ça que ça sert ! Pour paraphraser Simone de Beauvoir : rappelle-toi qu’on ne nait pas légitime, on le devient (en le décidant, tout simplement).

3 – Ton parcours ne détermine pas ta légitimité

Cette pensée-là est pour celleux parmi vous qui n’ont pas fait d’études artistiques (parce que leurs parents n’ont pas voulu, parce qu’ils ne savaient pas que c’était possible…).

Je sais à quel point c’est stressant, à quel point on a l’impression d’avoir raté sa vocation, à quel point on peut penser que « A quoi bon rêver de vivre du dessin, c’est trop tard ».

Mais retiens bien ça : ton parcours académique ne détermine PAS ta légitimité, ni ta réussite future. De très nombreu·x·ses illustrateurices autodidactes vivent aujourd’hui de leurs œuvres.

[ A lire aussi : 12 raisons d’être heureux de ne pas avoir fait d’école d’art ]

4 – Il n’y a pas de médaille du meilleur artiste

Il faut que tu garde constamment à l’esprit que l’Art et l’illustration sont des domaines TRÈS subjectifs : ce qui plait à l’un·e ne plaira pas à l’autre et AUCUN·e artiste sur cette planète ne fait 100% l’unanimité.

Ce qui veut dire que NON, tes dessins ne sont pas “moins bon” que ce de quelqu’uns d’autre, pour la bonne raison qu’il n’y a pas d’échelle de valeur en art ! Personne n’est “le meilleur artiste du monde” !

Tu ne trouves pas que ça ôte un poids et que ça laisse de la place à tout le monde ?

5 – Personne ne viendra te dire “Bravo tu est un·e artiste !”

Ce point rejoint le conseil n°1 : “il n’y a que toi qui peux te donner l’autorisation”.

En effet, personne, jamais, même en école d’art ne viendra te dire “Bravooo ! Tu a atteint le statut d’artiste” !

La seule manière pour toi d’être un·e “vraie” artiste, c’est de le décider et de le dire aux gens : “Je suis un·e artiste” tout simplement. Sans “mais” à la fin de ta phrase, sans “enfin, je dessine un peu quoi”, sans dire “enfin j’essaie”… NON, juste : “Je suis artiste”.

Tu as du mal ? Voici deux choses que tu peux faire pour que ce soit plus facile :

  • Entraine-toi à te présenter à voix haute quand tu es seul·e. Point bonus si tu le fais devant le miroir. Tu vas voir, c’est bizarre au début mais tu vas t’habituer et tu pourras tester plusieurs façons de le dire.
  • Partager tes œuvres en te “cachant” derrière un pseudo. Ouvre un compte sur le réseau social de ton choix et ne partage que tes dessins, sans te montrer. Tu finiras par t’habituer !

[A lire aussi : Développer son compte et son entreprise d’illustratrice sur Instagram ]

6 – Ce sont tes créations qui font de toi une illustratrice ou un illustrateur

Ce qui fait de toi un·e artiste, ce n’est ni ton nombre d’abonné·es sur Instagram, ni le nombre d’œuvres que tu as vendu, ni tes diplômes, ni le regard des autres…

Non.

Ce qui fait de toi une artistes, ce sont tes créations ! Tu créés ? Tu dessines ? Tu peins ?

Alors BRAVO ! Tu es une artiste !

J’espère que cet article t’a aidé et te permettra de dépasser joyeusement ton syndrome de l’imposteur très vite.

Si tu as besoin d’aide supplémentaire, n’hésite pas à rejoindre 30 Jours pour Oser Dessiner le programme que j’ai créé ! En un mois, tu vas passer de “Je n’ose pas” à “Je déchire tout” grâce à une série d’exercices soigneusement sélectionnés, à des exemples et à mes encouragements ! Les élèves me font de super retours et c’est un bonheur de les accompagner !

Pour aller plus loin, découvre l’épisode 5 du podcast :

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