Aujourd’hui, j’ai envie de te parler de trois peurs que j’ai repéré au cours de mes discussions avec mes élèves, les abonné·es à Bambelle Boum (ma lettre hebdomadaire) ou sur les réseaux sociaux.
Ces trois peurs sont parfois si fortes qu’elles peuvent te bloquer complètement dans ton apprentissage du dessin ou dans la recherche de ton style, au point que tu n’oses même plus toucher un crayon. Le pire, c’est qu’elles sont souvent complètement inconscientes et que presque toustes les artistes les subissent à des degrés divers.
Cet article est là pour t’en faire prendre conscience et te botter les 🍑 en toute gentillesse pour que tu affrontes les trois peurs qui t’empêchent de progresser en dessin.
1 – Ta peur de la technique
Si tu (re) commence à dessiner (et même si tu es plus avancé·e dans ta pratique), la technique pure peut te paraitre intimidante.
Il y a tant à apprendre que tu ne sais pas trop par où commencer ! Que ton medium de prédilection soit l’aquarelle, la peinture à l’huile, le fusain, les crayons de couleur… Le problème est le même. Tu vois faire les artistes que tu admires et tu as l’impression que tu n’arriveras JAMAIS à faire pareil.
En plus, nous vivons dans une société qui place sur un piédestal les artistes (classiques ou contemporains) qui font de l’hyper réalisme. Par exemple, 400 ans après Rembrandt, ses tableaux sont toujours cités parce qu’il dessinait chaque poil de moustache individuellement. Et toi, pauvre petit·e débutant·e en dessin en 2022, tu devrais te comparer à lui ?!
Mais évidemment que ça fout une trouille monstre !
Comment faire pour dépasser ta peur de la technique
1 – Juste commencer
La première chose à faire pour ne pas te laisser paralyser par la peur de la technique, c’est tout simplement… De te lancer ! Trace le premier trait, commence un dessin. Ce qu’on appelle “technique”, finalement, ce n’est qu’une question d’entrainement.
Tu as du mal à commencer parce que la feuille blanche et ta crainte de gâcher ton joli cahier te bloquent ? Décrète un “carnet moche” et exerce toi au dessin sans complexe !
2 – Faire selon TES règles
Je vais te poser une question : QUI a décrété qu’il y avait des règles pour se servir d’un médium artistique, franchement ?! Ça veut dire quoi “bien” se servir de ses crayons de couleur ? Ça veut dire quoi être “bon·ne” en aquarelle ?
Franchement, est-ce que la société ne nous bombarde pas déjà d’assez d’injonctions en tant qu’artiste pour qu’on se rajoute nous même de la pression ?
Alors si tu as envie d’utiliser le matos que tu as sous la main (feutre à alcool, vieille palette d’aquarelle, tubes de gouaches qui trainent) et de t’en servir même si tu n’as jamais pris de cours, et bien fait le !
Moi j’utilise mes crayons de couleur de façon à ce qu’on voit les marque de coloriage, parce que j’adore ça ! Je trouve que ça donne du mouvement et de la vie à mes dessins. Et pourtant, la “bonne” façon de faire, c’est qu’on voit le moins possible les traces, de flouter le tout. Ben déso pas déso, ça me convient pas : je fais autrement.
En gros, utilise les medium comme ça fonctionne pour TOI et fuck les injonctions.
3 – Travailler ton mindset
Souvent, quand mes élèves me disent “technique”, ça veut dire “reproduire la réalité exactement”. C’est très louable et si ça te fais vibrer de faire des dessins qui ressemblent à des photos, vas-y, fonce !
Mais si tu es paralysée par le fait que tes portraits ne ressemblent pas du tout à leur modèle et que tu n’as pas la patience de passer 150h sur un seul dessin… Pourquoi te forcer ?
Encore une fois, fais de l’art comme ça te plait à toi, pas parce que tu veux prouver au monde que tu es un·e bon·ne artiste. Et je suis sure qu’il y a plein d’artistes que tu admires à mort et qui ne font pas de réalisme. Ça ne t’empêche pas d’adorer leurs œuvres, non ?
2 – Ta peur de rater
Je SAIS que tu as envie de dessiner EXACTEMENT ce qu’il y a dans ta tête et que quand tu n’y arrives pas…
Quelle frustration !
Girl, je sais ce que tu ressens BIG TIME !
Mais si tu n’affrontes pas cette peur, tu vas rester bloqué·e dans ta zone de confort à dessiner toujours la même chose, à t’ennuyer et au final… Tout ce que tu gagneras c’est un blocage artistique.
Alors lance toi des défis, rature, gomme, chiffonne… Mais RATE DES DESSINS BON SANG !
Comment dépasser sa peur de rater ?
1 – Juste faire
Comme pour la peur précédente, celle-ci va s’évaporer dès l’instant où tu vas commencer ton dessin. En revanche, elle risque de revenir vers la fin, quand il ne manquera que quelques petits détails pour qu’il soit parfait à tes yeux. A ce moment là, continue à avancer. Et au pire quoi ? Le dessin est raté ?
Bah j’ai envie de dire “Bonne nouvelle !”. Parce qu’il y a vraiment beaucoup à apprendre d’un dessin moche !
2 – Apprendre à profiter de chaque dessin moche
Au fond, un dessin raté c’est quoi ? C’est une expérience qui n’a pas tourné comme prévu.
Alors tu as trois pistes pour exploiter cette opportunité à fond :
- Vas-y à fond. Franchement qu’est-ce que tu risques ? Le dessins est déjà moche alors autant tenter de nouvelles choses, non ? Amuse-toi avec, tu n’as plus rien à perdre.
- Tente des trucs. Ça fait des semaines que tu te dis que tu veux apprendre la perspective/l’ombrage ou que tu veux essayer une nouvelle manière de liner tes dessins mais que tu n’oses pas par peur de gâcher une illustration ? Bah elle est là ton occasion. Fais tes expériences sur tes dessins ratés.
- Analyser et apprendre. Observe ton dessin avec objectivité et cherche les points positifs (il y en a toujours). Ensuite, essaie de mettre en mots POURQUOI tu n’aimes pas ce dessin, vois ce qui a foiré et quand. Ça t’évitera de reproduire les même erreurs dans tes futures illustrations.
3 – Ta peur de ne pas savoir dessiner (peu de “mal faire”)
C’est l’un de plus gros blocages de mes élèves : “J’ai envie de dessiner, chaque jour je me dis que je vais m’y mettre et… Quand arrive le moment, je suis découragé·e d’avance car je sais que mes dessins vont être moches et que je n’arriverai pas à refaire exactement ce que j’ai dans la tête“.
Et toi ? Combien de fois as-tu décidé de NE PAS faire un dessin que tu avais en tête parce que tu ne savais pas dessiner l’un de ses éléments ? Combien de fois t’es tu contenté de dessiner ton personnage en buste parce que tu n’arrives pas à reproduire les mouvements ? (moi au début de ma pratique, quelques fois…🙄)
Mais quel dommage ! Et puis un jour j’en ai eu marre de me sentir limitée et j’ai juste essayé. C’était vraiment pas terrible, mais j’étais assez fière de moi. Et puis au fil du temps, j’ai tenté de plus en plus de nouvelles choses jusqu’à réussir aujourd’hui à créer des illustrations dynamiques que j’aime.
Tu imagines si j’avais attendu de savoir dessiné, de tout connaitre sur l’anatomie d’un éléphant ou sur la mécanique aérospatiale… Et bien un tas de mes illustrations n’auraient jamais vu le jour !
Comme dépasser cette peur de ne pas réussir à dessiner ce qui est dans ta tête ?
Tu seras surpris·e si je dis “LANCE TOI !” ?
Au fond, ce conseil s’applique pour toutes les peurs : se mettre en action est le meilleur moyen d’arrêter d’avoir peur et de commencer à se sentir fort·e et capable. Alors c’est parti ! Dessine des choses qui n’ont pas de sens ou qui ne sont pas techniquement correctes… Et rigole un bon coup en regardant tes ratés.
J’espère que cet article te donnera envie de te dépasser et de dire fuck aux injonctions. Comme je dis souvent grâce à l’influenceur Superlumos : “Fais ce que t’aime, même si tu le fais mal”.
Et si tu as envie que je t’aide à dépasser tes peurs, tu peux rejoindre 30 Jours pour Oser Dessiner, le programme que j’ai créé pour faire sauter tes complexes et te pousser hors de ta zone de confort grâce à 30 exercices choisis avec soin.