Inktober : c’est quoi ce défi dont tout le monde parle ?

Inktober : c’est quoi ce défi dont tout le monde parle ?
27 septembre 2021 Marie Bambelle
In Créativité & Inspiration

Si tu dessines depuis peu ou que tu t’intéresses de loin à l’illustration, tu dois voir fleurir tout un tas de listes bizarres sur Instagram et les réseaux sociaux en ce moment. Des listes de 31 mots qui n’ont l’air d’avoir ni queue ni tête avec partout le même hashtag : #inktober2022. Mais qu’est-ce qu’Inktober ? Pourquoi participer au défi ? Comment s’y préparer ?

C’est quoi Inktober ?

Inktober est un challenge artistique mondial qui a lieu tous les ans au mois d’octobre sur les réseaux sociaux (notamment Instagram). Le nom est d’ailleurs composé de la contraction des mots « Ink » (qui signifie « encre » en anglais) et « October » qui veut dire « Octobre ».

Créé en 2009 par Jake Parker, auteur et illustrateur de comics, Inktober a pour but de pousser les dessinatrices et les dessinateurs à se dépasser, à faire travailler leur créativité et à dessiner tous les jours pendant un mois pour créer de bonnes habitudes.

Le principe de base est très simple : chaque jour du mois d’Octobre tu réalises un dessin à l’encre en suivant une liste de mots « imposés ».

Mais tu peux carrément adapter les règles et “tricher” (et c’est ce que je fais d’ailleurs).

Comment rejoindre Inktober 2022 ?

C’est HYPER simple. Voici ce que tu dois faire :

  1. Trouver une liste qui te convient (la mienne plus bas dans cet article)
  2. Réaliser un dessin par jour pendant tout le mois d’octobre
  3. Le partager sur les réseaux sociaux en utilisant les hashtags dédiés. Par exemple : #inktober, #inktober2022 …
  4. Recommencer le lendemain
  5. ET C’EST TOUT !

Tricher à Inktober ?

Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise manière de participer ! Voici plusieurs manières dont tu peux adapter les règles pour vraiment t’amuser.

  1. Changer de médium : par exemple, cette année je participe à Inktober en utilisant le tufting (une méthode de broderie au pistolet) au lieu de dessiner à l’encre. L’an dernier, j’avais choisi les crayons de couleur .
  2. Choisir une autre liste que la liste “officielle” : ainsi, pour cette année, j’ai décidé de créer la mienne (je t’en parle plus bas) !
  3. Te fixer un thème pour créer une unité dans tes dessins : en 2021, j’avais choisi un thème qui me tenait à cœur : la sensualité masculine. En cette année 2022, j’ai choisi un thème “facile” puisque je vais me challenger sur l’apprentissage d’un nouvel outil : le jardin et les fleurs.
  4. Ne pas montrer tes œuvres : c’est vrai que le but d’Inktober est aussi de se forcer à oser montrer ses dessins, mais si ce n’est pas ton truc… Hey, qui ça gêne ?

Bref, comme tu peux le constater, il n’y a pas de « police » du Inktober. Donc tant que tu t’amuses, tu fais bien ce que tu veux

Pourquoi participer à Inktober ?

Il y a plusieurs (très bonnes) raisons pour participer à Inktober, que l’on soit amateurice ou professionnel·le.

Pour progresser à toute vitesse

En effet, je suis persuadée que le talent n’existe pas. La seule chose qui se dresse entre toi et ton style de dessin de rêve, c’est l’entrainement. Participer à Inktober te fournit donc le prétexte idéal pour pratiquer tous les jours pendant un mois ! Essaie et je te promets que les résultats seront au rendez-vous.

Pour te faire remarquer et faire connaitre tes œuvres

Poster un dessin par jour pendant un mois, c’est avoir une chance par jour d’être remarqué·e par de nouvelles personnes et même par de potentiel·les client·es. Alors autant saisir l’opportunité ! Mais attention : si sur un mois, c’est vivable, je déconseille quand même cette pratique sur le long terme au risque de t’épuiser, de faire un burn-out créatif ou même de provoquer un blocage artistique.

Pour créer ton portfolio

Participer à Inktober est aussi un excellent moyen de te créer un portfolio rapidement si tu débutes dans l’illustration. En effet, 31 illustrations créées “d’un coup” peuvent être une bonne base pour commencer à démarcher des client·es.

De plus, la liste de mots te fournira un cadre pour ne pas partir dans tous les sens tout en étant assez large pour te permettre d’explorer plusieurs types d’illustrations en fonction des commandes que tu espères décrocher dans le futur : portraits, paysages, personnages, décors…

Pour découvrir de nouvelles·aux artistes

Enfin, Inktober est, pour les illustrateurices et les dessinateurices, un super moyen de découvrir de nouvelles personnes à suivre et de nouvelles œuvres à admirer.

N’hésites pas à explorer les hashtags, à commenter les dessins que tu admires et même à envoyer des message privés à celles et ceux dont les dessins t’ont ému·e. Peut-être que ce sera le premier pas vers une future collaboration ou même vers une belle amitié ?

Comment se préparer à Inktober ?

Pourquoi faut-il absolument se préparer avant Inktober ?

Comme tous les challenges, Inktober nécessite d’être préparé en amont pour se faciliter la tâche au maximum avant même le début du défi.

En effet, si au début tu vas être porté· par l’enthousiasme et l’énergie de la nouveauté , au bout d’une semaine ou dix jours, tu vas commencer à t’essouffler.

C’est là que ta préparation va prendre le relai de la motivation.

Comment faire ?

La préparation est relativement simple :

  1. Commence par choisir ta liste et – éventuellement – ton thème
  2. Pour chaque mot, note les idées qui te viennent
  3. Fais un mini-croquis. N’hésites vraiment pas à exploiter toute ta créativité de début de projet. Il faut qu’avant le début du mois, tous tes croquis soient prêts. Tu gagneras ainsi un temps précieux. En plus, tu seras beaucoup plus zen lors de la réalisation si tu n’as pas chaque jour à réfléchir à ton dessin avec la pression de poster avant minuit.
  4. Décrète des jours “joker” ou “pause” si tu en as besoin : il n’y a aucune honte à te ménager. Si tu sens que 31 dessins de suite, c’est trop pour toi, n’hésite pas à prendre des pauses dans le mois ! Par exemple, cinq dessins par semaine pendant un mois avec des pauses le weekend, c’est mieux que sept dessins de suite puis plus rien parce que tu t’est épuisé.

Le thème que j’ai choisi cette année (et le challenge que je me lance)

Cette année, j’ai eu envie de faire Inktober de manière différente pour apprendre un médium qui me fait rêver depuis des mois (je l’avais même mis sur ma liste de résolutions pour 2022) : le tufting (ou touffetage en français).

Du tufting pour Inktober ?

Eh bien oui !  Ça fait des mois que je réfléchis à agrandir mes œuvres et à sortir du format “papier”. En plus, j’ai toujours été passionnée par les arts textiles.

Du coup, j’ai décidé de profiter de l’énergie de groupe liée à Inktober pour me lancer et apprendre le tufting. Je me suis dit que le fait de me lancer en même temps que plein d’artistes du monde entier m’aiderait à garder la motivation de créer une tapisserie par jour pendant un mois.

Un défi qui me challenge

Parce que je commence un nouveau média et que même si j’ai vraiment hâte de commencer, j’ai aussi un peu peur. Je m’expose au yeux de mes abonné-es en position de vulnérabilité et devant de potentiel-les client-es aussi !

Du coup, je passe par les même émotions que tous les artistes avant de commencer une nouvelle pratique :

  • difficulté à me lancer
  • syndrome de l’imposteur
  • la peur de faire moche qui m’empêche presque de commencer…

Mais tu sais comment je botte le fion à mon jugement intérieur ? Je me rappelle de ce que je t’enseigne dans 30 Jours pour Oser Dessiner et je me l’applique à moi-même.

Me répéter mentalement de profiter du processus plutôt que d’attendre le résultat de ma création pour être satisfaite. Ça me permet de retrouver ma confiance en moi et de me lancer !

Pourquoi ce thème pour Inktober 2022 ?

Bref, tester un nouveau matos, ça faisait déjà BEAUCOUP de sortie de zone de confort donc j’ai décidé de créer une liste qui me fera plaisir. Car même si c’est un thème rebattu, c’est ça qui me ressource depuis toujours : les fleurs et les jardins.

Pour te dire à quel point c’est un thème qui m’habite, sache plusieurs choses :

  • J’ai fait un stage au Potager du Roi à Versailles
  • Quand j’étais étudiante et que je ne pouvais pas avoir de “vrai” jardin, je m’en créais un en collant des photos de plantes, de fontaines, de statues sur tous mes murs.
  • Je connais les noms latins de beaucoup de plantes alors que je ne les ai jamais appris. C’est rentré tout seul.

Bref, les jardins et moi c’est une histoire d’amour qui remonte à loin et j’ai hâte de commencer ! Et comme tous les bonheurs sont toujours meilleurs partagés, voici la liste que j’ai créée pour Inktober 2022 (on m’a fait remarquer sur Insta qu’il y a deux fois le jour 16. Prends ça comme un choix). Si tu participes avec ma liste, utilise le hashatag #jardinktober et tague moi !

Si tu as envie de te lancer mais que tu as peur, c’est l’occasion idéale pour rejoindre 30 Jours pour Oser Dessiner : tu profiteras de l’énergie du groupe et on sera dans le même bateau !

Voilà toute l’histoire !

Alors, tu participes avec moi ?

D’autres listes qui m’inspirent

Si ma liste ne te plait pas, je te propose d’en découvrir d’autres qui m’ont fait hésiter. J’en mets deux ici, les autres sont dans mon tableau Pinterest dédié à Inktober. N’hésite pas à t’abonner à mes épingles !

Le thème que j’avais choisi pour Inktober 2021

L’année 2021 a été pleine d’activité pour moi : j’ai réorienté mon entreprise vers l’illustration, créé ce site à partir de zéro, j’ai suivi une formation hyper intense, j’ai créé BAM, j’ai appris le dessin numérique seule, créé le cahier d’exercices pour commencer à trouver ton style de dessin (vas jeter un œil, il est gratuit)…

Tout ça pour dire que j’ai dédié très peu de temps au dessin et que c’est pour ça que j’ai décidé de passer Inktober à poursuivre une série en cours sur la sensualité masculine.

En 2021, pour Bambelle Illustration, Inktober était devenu #manlinktober.

liste inktober 2021

Pourquoi ce thème pour Inktober 2021 ?

Voici l’histoire.

En décembre 2019, je fais un constat : je suis une femme cis hétérosexuelle et donc attirée par les hommes. Malgré tout, à 30 ans, mon imaginaire érotique est plat et pauvre. Je réalise alors que les seules représentations que l’on propose aux femmes hétéros sont des Adonis sur-musclés, des Dieux du Stade.

Et bien laisse-moi te dire que…

Pfffff… Tout ça m’ennuie !

Parce que moi, je suis (aussi) émue par les hommes qui se maquillent. Les hommes qui portent des talons. Les hommes en robes et en jupes.

Je me rends alors compte, et c’est logique, que je suis émue par tous les vêtements, accessoires et ornements qui, selon ce que la société dans laquelle j’ai grandi m’a appris, rendent un corps désirable et beau.

Mais problème : je n’en vois jamais nulle part hormis dans les magazines et les médias à destination des hommes gays (et encore).

Je pars à la chasse aux hommes sensuels

Je décide alors d’agir et de me renseigner.

Une simple recherche Google suffit : pour l’instant, en 2021 dans notre société hétéronormée et patriarcale, un “homme sensuel” est :

  • habillé (contrairement à une “femme sensuelle” qui est en sous-vêtements ou nue), le plus souvent d’une chemise blanche.
  • mince, très très musclé, le plus souvent blanc. Sa mâchoire est carrée, il porte une barbe mal rasée.

Ah…

Je réalise également que ma responsabilité, en tant qu’illustratrice, c’est aussi de faire changer les images qu’on voit partout.

Je décide alors de dire stop aux stéréotypes et aux clichés sur lesquels je pose mes yeux.

Stop à l’exclusion des autres types de corps, des autres ethnicités.

Stop au formatage de l’érotisme à destination des femmes hétéros.

Et comment faire ça ?

En créent mes propres supports de fantasme et ceux, je l’espère des autres personnes qui, comme moi, sont peu émoustillées par les bellâtres baraqués.

Je commence alors ma série avec mes compétences de l’époque. Un peu effrayée par l’immensité du projet, je décide d’utiliser du « matériel de merde » et je créé une série de quelques dessins, vite interrompue pendant le confinement.

Le déclic pour Inktober 2021

Un an plus tard, le challenge Manly March de l’illustratrice Anke Weckman me rappelle que sur Instagram, on voit une très grande majorité d’illustrations représentant des femmes. Moi-même, la plupart de mes personnages sont féminins.

C’est donc pour toutes ces raisons que j’ai décidé de me lancer dans ce #Manlinktober  :

  • D’abord pour diversifier mes personnages
  • Ensuite pour poursuivre ma série en cours
  • Enfin, pour participer à changer les codes de la virilité. Parce que « manly » en anglais, c’est “être viril”. Et que pour moi, “être viril”, ne veut pas forcément dire “sur-musclé”.

Alors, tu vas suivre quelle liste pour Inktober 2022 ?

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