L’école de la nuit est née d’un triple deuil. Cet effondrement a profondément marqué mon rapport au monde et fait émerger une nécessité : survivre au chagrin et réapprendre à créer.
De l’obscurité est née cette série qui interroge ce qui reste pour reconstruire quand tout s’écroule.
Le choix des supports n’est pas anodin : bois abîmé, défectueux, volets anciens marqués par le temps, récupérés avant d’être jetés. Dispositifs de protection, de fermeture ils portent en eux l’idée de dissimulation, de protection de l’intérieur vis à vis des regards externes.
La matière devient métaphore du corps et de l’esprit traversant les épreuves.
Images du cœur et de l’âme ruinés par le deuil, ces supports lourds et fragiles à la fois me servent à déployer des motifs inspirés du patchwork. Ils évoquent la réparation, la chaleur domestique, mais aussi la patience et l’ingéniosité des arts de remploi.
L’utilisation de la transparence, qui laisse apparaître les cicatrices et les défauts du support sous la peinture, souligne la tension entre surface décorative et profondeur intime.
Les blocs traditionnels du patchwork convoquent également une dimension féministe. Historiquement, les arts textiles étaient relégués à la sphère domestique, dissimulés au monde. De “l’artisanat de femme”, pas de l’Art.
Pourtant, chaque quilt exige des mois de travail, une grande maîtrise de la géométrie et une créativité inépuisable. En transposant ce langage textile à grande échelle dans le médium pictural, je veux rendre hommage à ces femmes invisibilisées et revendiquer la noblesse de leur geste.
L’école de la nuit s’inscrit ainsi dans une double filiation : intime et collective.
Intime, car chaque pièce porte l’empreinte des deuils fondateurs et de mon voyage personnel vers la guérison.
Collective, parce qu’elle dialogue avec l’histoire des pratiques domestiques et avec des références artistiques universelles.
Chaque œuvre de la série explore une facette de cette tension. Ensemble, elles forment un parcours où l’abîmé devient fertile, où la douleur se transmue en beauté, où la nuit devient école.
Avec L’école de la nuit, je vous propose une méditation sur la résilience.
Série toujours en cours. De nouvelles œuvres sont ajoutées régulièrement.
Œuvres originales signées, peintes à l’acrylique sur bois de récupération.
- Dimensions min : 38 x 31 cm
- Dimensions max : 191 x 96 cm








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